Minha casa, suas regras, meus projetos: gestão, disciplina e resistências nos condomínios populares do PAC e MCMV no Rio de Janeiro

Abstract

Ce travail présente les résultats d'une enquête sur les condominiums populaires – ensemble de logements construits par le PAC et MCMV dans la dernière décennie pour réinstaller les personnes qui habitaient dans des zones expropriées en faveur d'interventions urbaines ou pour être conçus comme une zone à risque. Ces habitations sont perçues par le chercheur non seulement comme une nouvelle forme de politique du logement, mais aussi comme un nouveau dispositif de discipline des pauvres en milieu urbain et, en particulier, des habitants des favelas (surtout dans les cas de la capitale de Rio). Sa pratique de contrôle et de régulation du comportement, guidé par une logique de copropriété (qui se manifeste à la fois dans la forme physique et dans l'organisation sociale) est inséré comme une nouvelle étape d'un projet de gestion du gouvernement des populations pauvres qui dure plus d'un siècle à Rio de Janeiro et qui a été réalisé par d'autres projets de logement aussi de caractère disciplinaire-civilisatoire comme les parcs prolétaires, la Cruzada São Sebastião et l’ensemble de logements de l’ère COHAB-GB / CHISAM. Dans l’actuel contexte social et historique de la ville de Rio de Janeiro, où les favelas sont perçus comme une menace pour sa sécurité et son image, de telles pratiques disciplinaires (présents à la fois dans la délocalisation comme l'adaptation des «ex-favelados» aux condominiums) font partie d'un plus grand processus de contrôle des pauvres, également présent dans d'autres initiatives telles que les interventions du PAC et du Morar Carioca dans les favelas et la politique de sécurité realisé par l'UPP. En plus du projet de l'Etat, nous avons également identifié parmi les résidents, des projets collectifs et individuels qui se présentent comme des formes de résistance. Ces projets commencent à partir de la morphologie du condominium ou du jeu d'identité établie entre les possibles classifications de l'espace (favela, condominiums ou communauté), où le principal est le projet de propreté moral, présent dans des pratiques telles que la réorientation de la stigmatisation et la personnalisation de règles. La principale méthodologie utilisée dans ce travail était la recherche sur le terrain, de caractère ethnographique, soutenu principalement sur l'observation active et dans la réalisation d'entretiens plus profonds. Son principal domaine est un condominium populaire de deux cent quatre-vingt onze appartements dans la Zona Norte de Rio de Janeiro, que j’appelle dans ce travail de Condomínio Esperança. En ce qui concerne la discussion théorique ici développée, il a été pris comme référence principale une partie du travail de Michel Foucault et Norbert Elias, qui traitent des dispositifs disciplinaires, de la gestion des populations et des processus civilisateurs.

This dissertation presents the results of an investigation into affordable housing developments built by the federal programs PAC and MCMV during the last decade, in order to resettle people living in areas expropriated in favor of urban interventions or that were considered as "risk areas". This research explores how these housing developments can be perceived not only as a new form of housing policy but also as a new disciplining device of the urban poor, particularly of slum dwellers (favelados) in the case of the city of Rio de Janeiro. This practice of behavioral control and regulation, guided by a condominium logic (revealed both by its physical structure and social organization) reveals a new stage of management of the poor that lasts for more than a century in Rio de Janeiro, and has already been carried out by other disciplinarian-civilizing housing projects as the parques proletários, Cruzada São Sebastião, and housing projects built during the era of the Guanabara State Popular Housing Company (COHAB-GB) and the Popular Housing Coordination of Rio Metropolitan Area (CHISAM). In the present social and historical context of the city of Rio de Janeiro, as slums are perceived as a threat to its security and image, such disciplinary practices that take part both in the relocation and the adaptation of former slum dwellers to condominiums can be seen as a part of a larger process of control of the poor, which is also present in other initiatives such as PAC and Morar Carioca interventions and in the security policy held by the UPP. In addition to the state project, there can also be identified collective and individual projects among residents that create forms of resistance. These projects take from the morphology of the condo and from the identity created through the various possible classifications of the space - slum (favela), condominium and community - the main one being the moral cleansing project. The main methodology used in this research was the ethnographic fieldwork, mainly supported by active observation and the conduction of in-depth interviews, which were particularly undertook in a two hundred ninety-one units popular condo located in the north zone of Rio de Janeiro, here referred as "Condominium Hope". The theoretical discussion takes as main references some of Michel Foucault and Nobert Elias' work, that deal with disciplinary devices, population management and civilizing processes.