A psicanálise (sur)presa pela fotografia de moda: fetichismo e exibicionismo aos olhos da arte

Abstract

En partant de la photographie d'Helmut Newton, le but de notre recherche est de tester trois hypothèses qui, dans son ensemble, nous permettent de repérer l’instant où le sujet, faisant appel au montage pervers, négocie avec le regard un objet pour son désir : une hypothèse sur le fétichisme, l’autre sur la pose (qui est notre façon d’aborder l’exhibitionnisme) et une dernière sur la modélisation de la jouissance esthétique. La première partie de notre travail a un caractère plus introductif ; son objectif est d'examiner la rencontre de la mode et de la photographie, une pratique séculaire qui progressivement revendique ses mérites dans les galeries et dans la réception érudite de l’art. La deuxième partie a pour finalité de présenter le cadrage théorique à partir duquel se déroulent nos hypothèses : la relation entre le regard, le désir et le fantasme qui le soutient. Dans la troisième partie, nous développons nos hypothèses sur le fétichisme et sur la pose. D'un côté, il y a le fétichisme de celui qui regarde, éternisé par la culture dans la figure d'un sujet qui fétichise une pièce de vêtement. Pourtant, il existe également le fétichisme de celui qui s’habille et donne à voir, mentionné par Freud en 1909 mais généralement ignoré par les commentateurs. Notre hypothèse : Du côté de celui qui regarde, le fétichisme se présenterait, comme dans la peinture, sous la forme d’un dompte-regard, idée développée par Lacan à l’occasion du Séminaire 11. Du côté de celui qui s’habille et donne à voir, le fétichisme pourrait être compris à la lumière de l'effet trompe-l'oeil. Ensuite, notre but est de proposer que la pose se trouve à équidistance entre la lumière allumée par un pervers et la pénombre sans laquelle un sujet névrotique ne supporte pas l'objet. La quatrième et dernière partie de notre travail est organisée autour de la question suivante : comment la photographie de Newton peut-t-elle nous enseigner sur la jouissance esthétique elle-même ? Freud a proposé une théorie de la jouissance esthétique selon laquelle l'art est capable de capturer le sujet à travers l'émoi de son fantasme inconscient, en lui permettant de jouir de ses fantasmes sans censure et sans honte. Il ne semble pas que ce soit le cas d'une photographie comme celle de Newton, devant laquelle le spectateur se trouve face à un dilemme : d'un côté, il est difficile de nier la beauté de la forme, la manière par laquelle l'image capture le regard du sujet ; de l'autre, la jouissance même de l'image est suivie d'un certain inconfort, d'une sensation telle qu’il n’est pas correct de continuer à en jouir. Notre hypothèse : la photographie de Newton capture le spectateur par l'émoi de son fantasme, comme le proposait Freud, mais elle l'émeut à un niveau très particulier, où le fantasme se confond avec les coordonnées pervers du désir. Souvent, Newton donne à voir une photographie qui, plus que de reproduire une scène caractérisée par l'exhibitionnisme ou par le fétichisme, est capable de les engendrer chez le sujet, en produisant une sorte de conformité entre le plaisir proprement esthétique et la jouissance scopique qui en est à l’origine.

Based on the photography of Helmut Newton, the objective of our work is to test three hypotheses that, as a whole, allow us to locate the moment in which the subject, resorting to perverse montage, negotiates with their gaze an object for their desire: the first one regarding fetishism, the second one about posing (which is the way to approach exhibitionism) and, finally, a hypothesis that consists of a modeling proposal of the aesthetic fruition. As an introduction, the objective of the first part of our work is to investigate the relationship between fashion and his photography – a centenary relationship that slowly reclaims merits in the galleries and in the erudite reception of art. The second part aims to present the theoretical framework in which our hypotheses are set: the relationship between the gaze, the desire and the fantasy that sustains it. In the third part, we developed our hypotheses about fetishism and posing. On the one hand, there is the fetishism of the beholder, immortalized by culture in the figure of that fetishist subject of some piece of clothing. However, there is also the fetishism of who gets dressed and is seen, mentioned by Freud in 1909 but generally ignored by commentators. Our hypothesis: on the side of the beholder, fetishism would present itself, as in painting, in the form of a dompte-regard, an idea developed by Lacan in Seminar 11; on the side of gets dressed and is seen, fetishism could be understood in the light of the trompe-l'oeil effect. In the third chapter of this part, the objective is to propose that posing is a good measure of what passes between the light that a pervert wants on and the dim light without which a neurotic cannot bear the object. The fourth part of the research is organized around the following question: how can Newton's photography teach us about aesthetic fruition itself? Freud proposed a theory of aesthetic fruition, according to which art is able to capture the subject through the commotion of their unconscious fantasy, allowing them to enjoy their fantasies censorship-free and shamelessly. It does not seem to be the case with a photograph like Newton's, in front of which, the spectator finds himself in a dilemma: on the one hand, it is difficult to deny the beauty of the form, the way in which the image captures the subject's gaze; on the other hand, the very fruition of the image is accompanied by a certain discomfort, a feeling that it would not be right to move forward. Our hypothesis, developed throughout four chapters that concludes this work, is the following: Newton's photography captures the spectator through the emotion of his fantasy, as proposed by Freud, but it touches them at a very particular level, where fantasy is confused with the perverse coordinates of desire. Newton often reveals a photograph that, more than reproducing a scene characterized by exhibitionism or fetishism, is capable of engendering them in the subject, producing a kind of conformity between the properly aesthetic pleasure and the scopic gaze in its origin. It is, therefore, about enjoying our fantasies, as Freud said, but not without the confrontation with censorship and a sense of shame.