A natureza-cultura em construção: histórias de filosofia e ciência sobre corpos e feminismos

Abstract

Cette thèse part de la prétention de penser, encore une fois, l'objectivité scientifique d'un point de vue féministe. La rencontre avec la vaste bibliographie consacrée au sujet m'a cependant conduit à mobiliser quelques autres pages de l'histoire de la philosophie, des sciences et du féminisme. Ces lectures ont nécessité l'analyse de notions tout aussi importantes, comme la nature, la culture et la situation de la sexualité dans la triade, qui constitue la base même du savoir occidental : nature-culture-objectivité. Cette séparation, comme nous le défendons, est aussi artificielle qu'organique lorsqu'elle est analysée à travers le prisme établi depuis la lumière moderne. Souligner les fractures qui caractérisent aussi ces frontières, comme l'affirme Donna Haraway (1985), est un défi pour celles qui aspirent à une analyse féministe de concepts si chers à la science et à la philosophie. Pour cela, nous analysons l'autorité de la nature concernant la description et la prescription du féminin dans l'histoire de la philosophie et des sciences. Nous avons des textes philosophiques et scientifiques qui avaient en commun les détails de la nature humaine, des corps et des esprits, étayés et autorisés par l'autorité de la nature sur ses caractéristiques sexuelles, physiologiques, psychologiques et morales. A travers cette analyse, il est vérifié comment, actuellement, l'objectivité fonctionne comme un outil alternatif à la nature. De cette façon, l'objectivité prolifère, à la fois, en tant que mécanisme de production et produit de la science qui l'a instituée. Pour mieux la comprendre, nous analysons la trajectoire des épistémologies féministes occidentales à travers leurs questionnements et leurs tensions, qui incluent la reconnaissance de leur caractère pluriel et la compréhension de la science comme située et partielle. Parmi leurs nombreuses voix, nous avons choisi d'explorer les œuvres de Harding et Haraway qui ont révolutionné, chacune à sa manière et avec des différences significatives les unes par rapport aux autres, les études féministes de la science. Harding pense l'objectivité à la lumière des postcolonial studies, qu'elle défend comme une manière responsable de faire de la science, et défend la proposition d'une « objectivité forte ». Ce concept prend comme point de départ la diversité, qui était auparavant ignorée car elle reflète les exigences de groupes historiquement subordonnés. Sinon, le technoféminisme de Haraway fait imploser la frontière nature-culture, érigée initialement par la science moderne. Son concept de cyborg et d'identités fracturées marque le dépassement des frontières entre le manufacturé et l'organique, l'homme et l'animal, le réel et le virtuel, et le sexe et le genre. Haraway, en tant que biologiste, philosophe et féministe, comprend que le monde que nous habitons dépasse et contredit ce que les explications modernes ont tenté de délimiter. Dès lors, son « modeste témoin » est localisé et son regard, comme celui de tout le monde, ainsi que sa production est toujours partial. Enfin, nous regardons le passé « pour ce qu'il était et contre ce qu'il était » pour annoncer ce qu'il sera : la révolution féministe que nous voulons voir dans la science et dans les catégories sur lesquelles elle s'est fondée (nature-culture-objectivité) sera au pluriel ou ne le sera pas. À travers deux expériences féministes en éducation, nous cherchons à démontrer comment de telles propositions abordent ou s'écartent du féminisme comme une « lutte contre l'oppression sexiste » qui comprend les relations de genre, de race et de classe comme tout aussi fondamentales pour ce projet politique.