“A aula que a gente lembra é aquela que nos toca”: estética e política no ensino de História

Abstract

Cette recherche vise à analyser comment et pourquoi les enseignants d’Histoire mobilisent des éléments et des ressources qui accordent de l’expressivité et de la sensibilité à leurs cours. Nous avons fait une étude de cas, depuis une approche ethnographique (GEERTZ, 2008 ; ROCKWELL, 2015), des cours en ligne de deux enseignants d’Histoire ayant eu lieu pendant la pandémie du Covid-19 dans le contexte brésilien (2020-2021). Face à une vie sociale brisée et des injustices accentuées dans un contexte de crises écologiques et démocratiques (BUTLER, 2022), dans lesquelles les corps n’ont pas les mêmes conditions dans le partage du sensible, nous avons voulu comprendre comment la perception de cette réalité informe la conception des enseignants sur ce qui peut et doit être un cours d’Histoire, notamment par rapport à leurs engagements avec les apprenants. Dans le jeu dialogique du langage et du cours d’Histoire (BAKHTIN, 2004; 2020; ROCHA; 2006), les enseignants invitent souvent la parole d’un autre avec lequel, et à partir duquel, ils disputent les sens du passé et de la vie au présent. De cette façon, en nous appropriant les catégories d’esthétique et politique de Jacques Rancière (2003; 2018; 2020), nous jugeons être possible de parler d’une dimension esthétique dans l’enseignement d’Histoire, lorsque les enseignants font des investissements sur une autre organisation du réel et du monde, en mobilisant leurs connaissances pour faire face aux questions urgentes au présent. Parler également d’une intention politique, dans la mesure où, en créant des représentations de leurs élèves, ces enseignants croient que l’enseignement d’Histoire peut les faire percevoir d’autres façons de « voir, sentir et penser » - au-delà de celles auxquelles ces apprenants seraient historiquement désignés.