Ocupações de escolas como acontecimento: uma democracia por vir

Abstract

Dans cette thèse, à partir de la théorie du discours, d'Ernesto Laclau, et de la théorie de la déconstruction, de Jacques Derrida, nous discutons d’un événement social mis en place par des étudiants d'un lycée dans la banlieue de Rio de Janeiro, en 2016 : l'occupation de leur bâtiment scolaire. Dans un premier temps, nous discutons de la compréhension de cette occu-pation en tant qu'événement ou programme. Ensuite, nous sommes confrontés à l’im-possibilité de raconter cet événement tel qu’il s’est produit. Cependant, dans un mouvement paradoxal, on comprend le besoin de le raconter afin de le faire vivre dans notre mémoire. Etant donné que l’école est un lieu de négociations constantes et, sur la base du quasi-concept derridien de différance, nous analysons le Centre Intégré d'Éducation Publique (CIEP) 225 Mário Quintana, un lycée de la région ouest de Rio de Janeiro, occupé par des lycéens pendant 53 jours. Lorsque l’on pense à l’éducation scolaire, on réfléchit aux spectres qui la hantent, au spectre de la colonialité, comme une répétition d’une vision salvatrice du monde et comme un discours de vérité typique de la modernité. En contrepoint au spectre de la colonialité, nous apportons le spectre de quilombo (un concept symbolisant un espace de refuge), comme con-frontation des hégémonies qui constituent l’éducation, dans un mouvement de déconstruction de la colonialité ; un mouvement qui, en plus de tendre l’apparent consensus, est à la fois vio-lent et festif. La subjectivité des occupants se constitue à travers la lutte politique, pendant cette manifestation. Par conséquent, en comprenant que les subjectivités ne sont pas figées, elles sont toujours dans un mouvement de devenir qui ne finit jamais, nous les comprenons comme des subjectivités de manque. Dans cette perspective, nous observons les lycéens du CIEP 225 et, plus particulièrement, les étudiants participant à l'occupation. Nous réfléchissons sur les relations qui se nouent dans les activités quotidiennes des occupations, la notion d'hos-pitalité qui nous a permis de réfléchir sur l'ouverture qui est, dans un sens, clôture - accueil, agence, articulation - et, dans un autre sens, fermeture par rapport aux autres lycéens avec les-quels ils ne sont pas autorisés à interagir et qui sont interdits d’entrer dans l'espace scolaire. Pendant ce moment post-occupation, notre texte discute des modèles et des objectifs en pro-posant de restructurer, de manière élémentaire, les “grêmios estudantis” (dont la structure res-semble à celle des maisons de lycéens), dans une perspective de protagonisme des jeunes, dans le sens de l'entrepreneur de soi-même (terme utilisé dans la Base Nationale Commune Curricu-laire - BNCC - de façon dépourvue d’esprit critique). Après ce long chemin, nous constatons que la direction prise par l'éducation au Brésil se cons-titue, avec le BNCC et la réforme de l'enseignement secondaire, à bien des égards, comme une non-réponse aux exigences des occupations. Finalement, nous proposons de réfléchir aux spec-tres de l'occupation dans le CIEP 225, à partir de la notion de démocratie à venir, dans une compréhension de la démocratie en tant qu’un but qui ne se présentera jamais dans sa plénitu-de et, par conséquent, ceci nous impose un investissement radical à son accomplissement éphémère.