Ainda se busca uma língua para o sujeito surdo? O abade L’Épée como horizonte de projeção e de prospecção na história da educação de surdos

Abstract

Ce travail, à travers une recherche théorique, a été guidé par la question suivante : quelle langue a-t-on voulu construire pour le sujet sourd à partir de la méthode de l’abée de L'Épée, dans la combinaison de deux langues – le français des signes et le français oral dans le contexte de La France du XVIIIe siècle ? Pour tenter de répondre à cette question, la discussion prend comme référence théorique l’Analyse du Discours matérialiste (PÊCHEUX 1990, 1995, 1997, 2004, 2006 ; ORLANDI, 1990, 1993, 1994, 1997, 2001, 2011, 2012, 2013, 2015 ; HAROCHE , 1992, 1998 ; COURTINE 1982 ; FOUCAULT 1975, 2000, 2006, 2010, 2016) à la confluence de l'Histoire des idées linguistiques (AUROUX 1992 ; GUIMARÃES 1994, 1996, 1997, 2002 ; ORLANDI 2002, 2013 ; FAVERO 1996 ; 2009), entre autres, pour étudier le déplacement des positions de sujet qui apparaissent dans la figure de l'abbé français Charles-Michel de L'Épée dans sa trajectoire d'éducation des personnes sourdes dans la France du XVIIIe siècle, en prenant comme principal corpus d'analyse les quatre lettres écrites par L'Épée entre les années 1771 et 1774. Pour comprendre les effets de sens dans l'histoire de l'éducation des sourds dans le monde, en relation avec le processus de construction et d'humanisation de ce sujet et de son langage, nous avons ramené les conceptions de Michel Pêcheux (1969) à propos des notions suivantes : sujets, formations discursives, imaginaires et idéologiques. La notion de position disciplinaire (PÊCHEUX, 1969/1997) nous a également été importante pour comprendre le jeu de positions disciplinaires apparu sur le sujet L'Épée, dans la mesure où la création d'une méthodologie pédagogique pour les sourds a permis de ne pas seulement que L'Épée serait configurée comme figure de « savoir » sur les sourds et la surdité, mais aussi comme espace de référence, ce qui en ferait un objet de savoir sur les sourds car à partir de là s'établit une discursivité sur ce sujet. A partir de certaines positions discursives, on se rend compte que la trajectoire de Charles-Michel de L’Épée va le configurer comme le « Père des sourds » dans l’historicité du sujet sourd. Dans la construction des analyses, la notion de formations imaginaires développée par Pêcheux (1975) a été d'une importance fondamentale pour comprendre comment les positions discursives dans lesquelles se positionnent les sujets interfèrent dans l'image de l'abbé de L'Épée, du sourd et du image du langage. Pour les concepts théoriques sur la langue et la politique linguistique, nous avons utilisé Fávero (1996), Zoppi-Fontana (2009) ; Dezerto 2013); Guimarães (2002) et Orlandi (2012). Pour parler des personnes sourdes, il a fait référence à Barbosa (2020) ; Silva (2012) ; Câmara (2018) ; Carvalho (2013); Behares (2014); Bernard (1999). Pour la partie histoire biographique de L’Épée nous avons apporté Ruchot (2013) ; Boucheut (2008) ; Stokoé (1960) et sur l'historiographie de la France du XVIIIe siècle nous avons apporté Chartier (2009) ; Gonçalves (2009), Todorov (2008), Vial (2001) ; Vovelle (2012), entre autres. De l'amalgame de la langue des signes à la structure de la langue française orale de la méthode combinatoire des langues que L'Épée a composée - les Signes Méthodiques -, la langue des signes se décrit, et, de la même manière, le sujet sourd est en marge du processus de nationalisation français. Ainsi, cette thèse présente l'abbé Charles-Michel de L'Épée comme un horizon de projection et de rétrospection (Auroux, 1992) dans l'histoire de l'éducation des sourds car à partir de sa figure les sourds se constituent, avec un langage, une école, une méthodologie d'enseignement et avec des professeurs pour leur éducation