Vidas transfiguradas: grafias de Machado, leitura de Silviano

Abstract

Le roman Machado, de Silviano Santiago, publié à la fin de 2016, recouvre les dernières années de vie de Machado de Assis, dans le contexte de la modernisation de la ville de Rio de Janeiro, entre 1905 et 1908. Il retrace les rappports entre le romancier et des personnages historiques comme Miguel Couto, Mário de Alencar, Carlos de Laet, Joaquim Nabuco et d'autres. Malgré la spécification de ce lapsus de temps, il y a une idée décentrée d'espace et de temps, ce qui permet de faire place à l'interaction avec d'autres périodes historiques - comme l'année 2015 même, pendant laquelle le narrateur écrit le texte - et d'autres personnages - comme Gustave Flaubert et Stendhal. On a ainsi un récit où la transfiguration constitue une stratégie littéraire pour la mise en relation de la vie et de l'art. Des questions et des tensions concernant la réalisation d'une critique biographique et/ou d'une biographie littéraire sont énumérées à fin de mettre en évidence une graphie littéraire qui passe par le sensible et par le corps du biographe et des biographiés. Ensuite, on cherche à comprendre l'importance de la lecture des Correspondances de Machado de Assis pour la formation du texte littéraire, réfléchissant à la façon dont le narrateur Silviano fait des annotations analytiques sur un tel ensemble de lettres dans un mouvement pendulaire entre imagination et critique. Ce processus se produit en deux mouvements: disséminer (ouvrir) et plier (déchirer) les lettres, ce qui permet au narrateur de supplémenter la vie avec la fiction et de penser les scènes littéraires à partir d'autres formes de représentation (biographie, épistolographie, photographie, iconographie). Dans quelques passages du roman, on peut identifier le geste d'appropriation de l'Autre à partir de la subjectivité fictive du narrateur et de sa voix instituée par l'ouvrage. La survivance de ceux qui sont biographiés/narrés est assurée par la transposition narrateur/auteur et par la lecture que celui-ci fait des lettres. À cause de cela, les vies se transfigurent: les diverses représentations présentes dans le roman sont données par la lecture de Silviano, qui produit une fiction réflexive à propos de l'acte même de narrer une vie et de comprendre la littérature par ses doutes et ses ouvertures